Vaccins : l’Europe se rebiffe !

, dans le réseau de Christophe Juppin

Après le conseil européen du 25 mars 2021, Emmanuel Macron a défendu sa stratégie anti-Covid et entend miser sur la vaccination et une production européenne de vaccins qui va s’accroître “dès les prochaines semaines, afin de produire totalement pour nous-mêmes”.


“Aucun mea culpa”, “aucun remords”, “aucun constat d’échec”. Emmanuel Macron a défendu après le conseil européen du 25 mars 2021. sa stratégie anti-Covid, celle de ne pas avoir reconfiné la France fin janvier 2021, alors que bon nombre de nos voisins européens l’ordonnaient et que le Conseil scientifique le demandait pour éviter la propagation du variant britannique dans le pays.

Un choix qui est de plus en plus critiqué au moment où l’épidémie s’emballe dans l’Hexagone. Pour tenter de freiner la 3e vague, l’exécutif vient d’étendre les nouvelles mesures de confinement à trois départements : l’Aube, la Nièvre et le Rhône. 24 autres départements ont également été placés en “vigilance renforcée”, notamment à cause d’un taux d’incidence élevé ou de services de réanimation qui risquent d’être bientôt saturés. Mais c’est surtout vers l’Ile-de-France que les regards sont tournés.

Malgré les mesures mises en place la semaine dernière, la courbe des contaminations grimpe en flèche dans la région, notamment au sein des écoles, collèges et lycées. De nombreux enseignants, médecins et élus demandent leur fermeture. Pour l’instant, le gouvernement a écarté cette idée. Les écoles ne fermeront pas, ou alors en "dernière nécessité" a rappelé Olivier Véran, jeudi soir 25 mars 2021.

Après le conseil européen du 25 mars 2021. , Emmanuel Macron a d’ailleurs évoqué la nécessité sans doute de prendre “de nouvelles mesures” dans “les prochaines semaines” face à la forte dégradation de la situation sanitaire, mais pour l’instant le chef de l’État entend miser sur la vaccination et une production européenne de vaccins qui va s’accroîtredès les prochaines semaines, afin de produire totalement pour nous-mêmes”.

Ces derniers jours, l’Europe a décidé de hausser le ton face à AstraZeneca. Le laboratoire va devoir d’abord “rattraper” ses retards avant de pouvoir exporter hors du continent, a annoncé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Dans ce sens, les membres de l’UE vont renforcer les contrôles des exportations de vaccins notamment pour faire pression sur le Royaume-Uni qui ne jouerait pas le jeu de la réciprocité avec les vaccins AstraZeneca.

Depuis le 1er décembre 2020, les sites de production situés dans l’UE ont exporté 77 millions de doses de vaccins dans le monde vers 33 pays dont le Canada, les États-Unis, le Mexique et le Royaume-Uni. Soit plus de doses que le nombre qui a été administré aux citoyens des 27. A date, les Européens ont reçu 62 millions de doses de vaccins. Près de la moitié des doses produites sur le territoire européen sont donc parties à l’export dont une bonne partie outre-Manche : le pays de Boris Johnson aurait reçu depuis décembre 2020 21 millions de doses de vaccins. De quoi faire grincer des dents sur le Vieux continent car dans le même temps, l’UE ne recevait aucun vaccin en provenance de l’extérieur, chaque pays ayant privilégié sa propre population.

Alors l’Europe aurait-elle dû en faire autant ? Sur le front des vaccins, la guerre est-elle déclarée ? Comment freiner la 3e vague dans le pays ? Enfin, où en est la recherche aujourd’hui en matière de traitements contre le Covid ?

Invités :

- Nicolas Bouzou, économiste – Directeur du cabinet Asterès, auteur de “Homo Sanitas”

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Nicolas Bouzou, économiste – Directeur du cabinet Asterès, auteur de “Homo Sanitas”


- Anne Rosencher, directrice déléguée de la rédaction - L’Express

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Anne Rosencher, directrice déléguée de la rédaction - L’Express


- Philippe Amouyel, épidémiologiste et professeur de santé publique - Université de Lille

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Philippe Amouyel, épidémiologiste et professeur de santé publique - Université de Lille


- Sophie Aurenche, journaliste en charge de la crise sanitaire - RTL

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Sophie Aurenche, journaliste en charge de la crise sanitaire - RTL

Axel de Tarlé
Philippe Amouyel, quand vous avez entendu après le Conseil européen du 25 mars 2021. Emmanuel Macron dire «  nous avons eu raison de ne pas re-confiner la France parce qu’il n’y a pas l’explosion prévue par tous les modèles  », vous aviez prévu cette explosion, vous, dans cette étude que vous aviez publiée fin février 2021, mais est-ce que vous sentez qu’il y a un schisme, maintenant, et que vous êtes moins entendus au plus haut sommet de l’État et que parfois même on a l’impression que les politiques sont agacés par ces scientifiques qui prédisent toujours une catastrophe ?

Philippe Amouyel
Oui, mais ce n’est pas la première fois que ça se passe. Lors de la deuxième vague, ça a été la même chose. On a publié des courbes dans le JDD qui montraient qu’on allait avoir à faire face à une deuxième vague, et il a fallu qu’on soit dans la deuxième pour, finalement, prendre des décisions. Je ne pense pas qu’il y ait un schisme en particulier, je pense que c’est une manière de fonctionner et que la notion très simple de ce qu’on appelle une croissance exponentielle n’est pas comprise. C’était normal d’avoir un plateau en janvier – février 2021, et une accélération au mois de mars 2021, et c’est que l’on voit s’inscrire actuellement.

Axel de Tarlé
Vous voulez dire que l’on accepte des mesures de restriction que quand on est dans le mur ?

Philippe Amouyel
C’est un petit peu cela jusqu’à présent. Si on regarde la deuxième vague, pourtant ce n’était pas faute d’avoir appelé, on a quand même attendu la fin des vacances de la Toussaint 2021, pendant lesquelles on aurait pu profiter de lancer le confinement pour commencer à démarrer un confinement qu’à l’époque on avait conçu comme écocompatible et à juste titre, qui a donné ses effets jusqu’au 1er décembre, donc voilà, on attend quand même un petit peu le dernier moment, or là on est dans une phase, avec ce nouveau variant, qui risque de saturer là encore les réanimations et c’est là qu’est l’enjeu aujourd’hui.

Axel de Tarlé
Alors l’épidémie accélère et la bataille pour l’accès aux vaccins se tend. Ce matin vendredi 26 mars 2021, Jean-Yves Le Drian a accusé Londres d’exercer un chantage sur les livraisons d’AstraZeneca, un chantage qui pénaliserait l’Europe. jeudi 25 mars 2021, la Commission Européenne s’est même dit prête à bloquer les exportations de vaccins produits sur son sol, sujet de Juliette Vallon et Nicolas Baudry-Dasson
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Intervenante 2
Chacun derrière leur écran, unis dans la bataille des vaccins. jeudi 25 mars 2021 soir, les dirigeants des 27 ont choisi de durcir les conditions d’exportations des doses fabriquées sur le sol européen, avec un objectif : obliger les laboratoires à respecter leurs engagements. Les entreprises doivent honorer leurs contrats avec l’Union Européenne avant d’exporter vers d’autres régions du monde. C’est bien sûr le cas pour AstraZeneca. Je pense que c’est clair pour l’entreprise qu’elle doit d’abord se rattraper, honorer le contrat qu’elle a conclu avec les États membres européens avant de commencer à pouvoir exporter ses vaccins. Dans le viseur de Bruxelles, le laboratoire suédo-britannique, AstraZeneca, qui n’a livré que 30 des 120 millions de doses promises au premier trimestre, le Président annonce, je cite, «  la fin de la naïveté ».

Emmanuel Macron
Je soutiens les mécanismes de contrôle aux exportations mis en place par la commission européenne, je soutiens le fait que nous devons bloquer toutes les exportations qui seront faites aussi longtemps que des laboratoires ne respectent pas leurs engagements avec des Européens.

Intervenante 2
L’Europe unit et pourtant, entre les 27, les discussions ont été rudes. Plusieurs pays craignent de déclencher une guerre commerciale. Nous avons toute confiance dans l’action de la commission européenne et cela est encore plus le cas aujourd’hui. Il s’agit de nos intérêts et de la représentation des intérêts, mais il est souhaitable que les chaînes d’approvisionnement ne soient pas remises en question.

Intervenant 1
Je ne suis pas certain que cela nous aidera à obtenir d’avantage de vaccins.

Intervenante 2
La guerre des vaccins est-elle déclarée ? Confronté à un retard d’approvisionnement, Bruxelles désigne clairement un responsable : le Royaume-Uni, accusé de garder les doses produites sur son sol tout en recevant des livraisons depuis l’Europe. Depuis début décembre, le pays a importé 21 millions de vaccins sans rien fournir en retour à l’Union Européenne, malgré ses deux usines de production outre-Manche. Un bras de fer entretenu par le Premier Ministre britannique, Boris Johnson, qui ironisait en début de semaine sur sa stratégie vis-à-vis de l’Europe.

Intervenant 2
Mes amis, si nous avons réussi avec les vaccins, c’est grâce au capitalisme, grâce à la cupidité.

Intervenante 2
Côté français, on accuse le Royaume-Uni de ne pas avoir su gérer ses stocks de vaccins.

Intervenant 2
On ne peut pas jouer comme ça, un peu au chantage, dans la mesure où on a voulu vacciner à tour de bras la première dose et on se trouve un peu handicapé pour la seconde. L’Europe n’a pas à faire les frais de cette politique-là.

Intervenante 2
Alors que peut faire Bruxelles ? Augmenter les contrôles, et même bloquer des exportations, comme l’a fait l’Italie, en empêchant le départ d’un avion rempli de 250 000 doses vers l’Australie. Hier, Boris Johnson semblait vouloir calmer le jeu et pourrait trouver un accord avec les 27 sur l’approvisionnement sur les vaccins.

Intervenant 2
Nous sommes du côté de l’ouverture, voilà où nous en sommes. Je ne veux pas voir des blocages de vaccins ou de médicaments, je ne pense que cela soit la voie à suivre ni pour nous ou pour nos amis.

Intervenante 2
En attendant un apaisement des tensions avec le laboratoire AstraZeneca l’Union Européenne, mise sur un autre groupe : Pfizer BioNTech, qui a promis de lui livrer de manière anticipée 10 millions de vaccins.

Axel de Tarlé
Alors, question de téléspectateur, Nicolas Bouzou, l’Union Européenne a-t-elle naïvement trop produit et exporté de vaccins pour les autres avant de songer aux pays membres ? Question d’Olivier dans l’Aisne. Il y a ce chiffre, l’Union Européenne a exporté 77 millions de doses dans 33 pays, notamment le Royaume-Uni, et en retour nous avons reçu zéro dose.

Nicolas Bouzou
Oui, l’Union Européenne a fait preuve d’une naïveté qui est, à mon sens, coupable, mais ça remonte à loin, en réalité. Ça remonte à cet été et même au printemps, c’est-à-dire qu’au fond, les États-Unis, et le Royaume-Uni, et même Israël, ont compris très tôt qu’il y aurait des vaccins, ils l’ont compris avant l’Union Européenne. Ils ont compris très tôt que le vaccin étant le seul moyen de sortir de la crise sanitaire la plus grave depuis 100 ans, il y aurait une guerre des vaccins, et quand vous réécoutez, rétrospectivement, ce qu’expliquaient Donald Trump, Boris Johnson, Benjamin Netanyahou sur les vaccins, vous voyez, je vous dis, que dès la fin du printemps, dès l’été 2020, ils avaient une vision extrêmement volontariste. Benjamin Netanyahou, dès cet été 2020, a dit «  je ferais tout ce qui est en mon pouvoir, tout, je mobiliserai toutes les connaissances, tout le réseau que j’ai accumulés depuis de nombreuses années, pour faire venir des vaccins ». Je voudrais vous faire remarquer, d’ailleurs, qu’on parle beaucoup du différend avec le Royaume-Uni, mais les États-Unis n’exportent pas de vaccins, y compris quand le Canada veut se procurer des vaccins, ils les prennent ailleurs.

Axel de Tarlé
Les États-Unis ont décrété une interdiction des exportations des vaccins produits aux États-Unis, et le Royaume-Uni a négocié avec AstraZeneca la priorité des livraisons pour lui-même.

Nicolas Bouzou
Maintenant, le mal est fait. Je pense que l’Union Européenne, pour le coup, a tout à fait raison d’activer ce mécanisme, qui est parfaitement légal, qui restreint les exportations de vaccins produits dans les pays de l’Union Européenne, vers le Royaume-Uni, parce qu’il faut bien, quand même, qu’on montre qu’on est capables de faire quelque chose.

Axel de Tarlé
Anne Rosencher, c’est vrai que c’est Emmanuel Macron, dans cet interview à la télé grecque, qui dit « on a manqué d’ambition, on a sans doute, en quelque sorte, moins rêvé aux étoiles que certains autres », on a l’impression que l’Union Européenne, intrinsèquement, c’est une machine à produire des normes, à produire de la bureaucratie, mais qui n’est pas à gagner, à rêver, à être à l’offensive.

Anne Rosencher
Alors, ce n’est pas une question de rêver, ou de rêver aux étoiles, ou de folie même je crois qu’il a dit, pas du tout c’est une question de stratégie, c’est une question de politique toute politique. Ce n’est pas une question conjoncturelle comme si tout d’un coup, l’Union Européenne s’était ratée sur ce coup-là. Non, ce que révèle cette crise de vaccins en Europe, c’est une fragilité structurelle de l’Union Européenne qui se révèle être une espèce de pilote automatique par temps calme, qui se voit comme un gestionnaire d’économie sous contraintes de la loi du marché, et des flux, donc voilà. Là où d’autres sont restés quand même, même si, enfin partout il y a cette idée que maintenant on était dans la posthistoire et qu’on allait tout gérer avec des flux, mais quand même il y avait dans certains endroits, restaient des embryons d’une idée de politique stratégique. On voit qu’aux États-Unis depuis le début, et même sous la présidence Trump, même Trump en était capable, quand même, de dire « on va investir depuis les laboratoires de recherche en passant par le développement, jusqu’à la production », ils ont mis quand même quelque chose comme 100 milliards de dollars, je crois, ce n’est quand même pas rien. En Grande-Bretagne, Boris Johnson, quand il a fait son partenariat entre Oxford et un laboratoire, au départ il voulait le faire avec Merck, je crois, Merck avait dit « mais on ne fera pas la Grande-Bretagne d’abord », ils ont dit « on va prendre quelqu’un d’autre, on va prendre AstraZeneca qui a dit d’accord pour UK first », donc c’est le retour, et Israël quelque part s’est comporté comme un client, comme nous, mais au moins ils ont mis le prix, donc si vous voulez cette espèce d’impossibilité de l’Union européenne à se projeter dans quelque chose de stratégique depuis l’industrie pharmaceutique jusqu’au fait d’acheter plus vite, plus fort que tout le monde, et quand même oui, une honte.

Axel de Tarlé
Est-ce que ça ne donne pas raison à Boris Johnson, même à Marine Le Pen, qui disait « l’Europe ça ne fonctionne pas », est-ce que ce n’est pas inquiétant pour Emmanuel Macron qui est le candidat de l’Europe. Vous êtes en train de me dire que l’Europe ça ne marche pas.

Anne Rosencher
Il n’y a pas qu’eux qui le disent, quand même, depuis des années maintenant, il y a des Européens convaincus qui pointent les faiblesses de l’Europe. Mais le problème c’est qu’une fois qu’on l’a dit, il faut savoir comment on résout la chose, parce que la chose facile c’est de dire à la fin de tous ces genres d’interventions « il faut que l’Europe tire les leçons et se ressaisisse », mais tirer les leçons à 27 avec la loi de l’unanimité pour reprendre des politiques stratégiques, ce n’est pas possible donc il faut réimaginer l’architecture de l’Europe si on veut un jour avoir une puissance politique, en tout cas quelque chose qui se vit comme une puissance politique.

Axel de Tarlé
Alors, échec en Europe, peut-on parler d’un succès en Grande-Bretagne ? Professeur Amouyel, les britanniques qui ont vaccine 28 millions de sujets, 41 % de la population, mais alors est-ce qu’on est perfide, de ce côté on dit en France « oui, mais ils sont mal vaccinés parce qu’ils n’ont reçu qu’une dose ». C’est vrai que je crois que 90 % des vaccinés n’ont pas eu la deuxième dose, ils n’ont eu qu’une dose d’AstraZeneca.

Philippe Amouyel
C’est de la mauvaise foi. En fait, il ne faut pas oublier que, quand même, le Royaume-Uni, au mois de novembre, était dans une situation sanitaire dramatique, qui s’est accélérée avec la présence du variant britannique donc ils ont fait par rapport aux vaccins, c’est de s’en servir par rapport à la crise sanitaire. Ils se sont dit « dès la première dose on a à peu près une diminution du risque de faire une forme grave, donc de désengorger les réanimations de 50 %, donc si je vaccine le maximum de gens vulnérables dans ce contexte-là, même avec une dose, je réduis la pression sur mon service sanitaire », du coup, ils ont vacciné massivement, ça a marché, ça a refroidi et ça a surtout permis de donner une première dose. Maintenant, on sait qu’avec le vaccin AstraZeneca on peut attendre jusqu’à trois mois la deuxième dose, et cette deuxième dose plus elle est faite tard plus elle sera efficace donc ils ont bien joué. D’une part parce qu’ils ont stoppé la progression de l’épidémie qu’ils avaient comme celle qu’on est en train de connaître aujourd’hui, et d’autre part parce qu’ils ont préparé la suite directement, et en plus sur le plan politique, le jeu de Boris Johnson était de dire « voilà ce que j’ai fait pour les Anglais », et maintenant il a beau jeu de dire qu’il va laisser les choses se faire puisqu’ils sont sortis d’affaire, donc c’est un coup politique et sanitaire remarquable.

Axel de Tarlé
Alors quand on a reçu une dose, on a besoin de la deuxième, 25 millions de Britanniques qui attendent la deuxième dose, c’est ça le chantage dont parlait Jean-Yves Le Drian ? C’est que maintenant on est obligés de leur donner parce qu’ils ont fait la moitié du chemin donc ce serait bête de laisser perdre.

Sophie Orange
C’est sans doute ce qu’a voulu dire le Ministère des Affaires étrangères, effectivement, parce que si les Britanniques ne sont pas vaccinés avec cette deuxième dose, l’efficacité de la première dose va se réduire et il y a un risque, peut-être, que l’épidémie reparte.
Les Anglais ont tout reçu, 100 % des doses AstraZeneca.
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’AstraZeneca a livré 30 % seulement des doses qu’ils s’étaient engagés à livrer à l’Union Européenne au premier trimestre, et ce qui est très inquiétant quand on interroge le laboratoire, pour le deuxième trimestre, j’ai interrogé directement le laboratoire ce matin, on a aucun chiffre ;

Cela veut dire qu’on ne sait même pas ce que AstraZeneca, d’après les contacts que j’ai eus ce matin, va livrer pour la France les prochaines semaines. La petite bonne nouvelle malgré tout c’est que Pfizer tient ses engagements, un petit peu au-delà de ce qui était prévu, et on devrait avoir en avril à peu près deux millions de livraisons de doses de Pfizer par semaine ce qui permet d’activer ces fameux centres, donc c’est vrai qu’on gère un petit peu la pénurie. On s’énerve sans doute un peu tard contre Astra parce qu’à la fois ils nous tiennent aussi parce que si on se fâche très fort Astra va dire « écoutez, on oublie les livraisons dans l’Union Européenne », donc c’est quand même un jeu dangereux, il faut montrer les crocs, mais pas trop pour ne pas couper tous les contacts, voilà où on en est aujourd’hui. On vaccinera en masse en France avec Pfizer, mais pas avec AstraZeneca pour le moment.

Axel de Tarlé
Nicolas Bouzou, c’est vrai quand même que quand on entend tout ça, les Anglais qui ont reçu 100 % de leur dose, ou à peine 30 %, et en plus les doses qu’ils ont eues les Anglais c’est nous qui les fabriquons et qui leur donnons, on se dit qu’on est incapable de taper du poing sur la table. C’est Clément **(00.15.11) qui reprend cette expression, en fait, les Européens se comportent comme des herbivores dans un monde de carnivores.

Nicolas Bouzou
Ah oui, absolument. En réalité, l’Union Européenne a traité cette question des vaccins exactement comme elle aurait traité n’importe quelle autre question. Si elle avait dû faire un appel d’offres géant, je dis n’importe quoi, pour équiper toutes les écoles du continent et acheter des gommes, elle aurait fait exactement de cette façon-là. Je pense que cela dit quelque chose de très profond sur l’Union Européenne. C’est mon analyse, c’est que l’Union Européenne est une institution pacifiste, elle s’est construite pour faire la paix sur les décombres d’une guerre et ça, en réalité, c’est le premier acte de guerre que l’Union Européenne avait affaire depuis son existence donc elle s’est retrouvée extrêmement dépourvue.

Axel de Tarlé
Dès le début, Emmanuel Macron a dit « nous sommes en guerre », il fallait que les actes suivent derrière et ils n’ont pas suivi.

Nicolas Bouzou
Ils n’ont pas suivi, mais il y a quand même quelque chose qu’on peut reprocher à l’Union Européenne c’est que c’est l’Union Européenne qui a fait un lobbying intense auprès des Gouvernements nationaux pour avoir la responsabilité de ces achats de vaccins, parce que ça ne fait pas du tout partie des compétences naturelles de l’Union Européenne. L’idée d’ailleurs n’était pas du tout idiote, l’idée qui consiste à dire « il faut éviter le protectionnisme vaccinal » et puis il faut qu’on fasse les choses ensemble parce que si on veut que l’économie redémarre, si on veut que les flux de touristes redémarrent, il faut qu’on soit tous vaccinés et non pas seulement un pays, cette idée est extrêmement juste. De la même façon, ce qu’on appelle le mécanisme Covax, c’est-à-dire le fait que l’Union Européenne donne certaines de ses doses à des pays qui n’ont pas les moyens d’acheter des vaccins, ça n’est pas seulement généreux, c’est quelque chose qui est absolument indispensable si on veut avoir une véritable solution à cette crise, mais voilà. Globalement, si vous voulez, l’Union Européenne n’a pas montré sa capacité à agir dans des circonstances exceptionnellement graves et à montrer qu’elle pouvait protéger ses ressortissants.

Axel de Tarlé
En attendant, Philippe Amouyel, Thierry Breton qui est le commissaire européen au marché intérieur a fait cette déclaration, alors pleine d’optimisme, surprenante et agréable à entendre, que d’ici le 14 juillet, on aurait la possibilité d’avoir l’immunité collective des Européens. C’est-à-dire l’immunité des gens qui sont tombés malades et l’immunité des gens qui ont été vaccinés. Ça vous semble possible ?

Philippe Amouyel
Ça suppose qu’on puisse couvrir avant, avec les anciens variants, 60 % à 70 % de la population, mais avec le variant britannique ce sera probablement plus 70 à 80 % de la population, donc is on regarde les taux d’infection actuellement qui sont de l’ordre de 20 % et si on arrive à vacciner admettons 50 % de la population, peut-être qu’on va y arriver, mais encore ce n’est absolument pas garanti et surtout pas après le 14 juillet parce que si on regarde ce qui se passe en Israël, ils commencent à être poussifs sur la fin de la couverture d’immunité collective, et ils commencent à se demander s’il ne faudrait pas élargir la base de vaccination vers les moins de 18 ans, pour justement limiter encore la circulation du virus, donc le 14 juillet me semble, mais je souhaite me tromper, franchement trop optimiste.

Axel de Tarlé
Sophie Orange, pour vacciner, il faut des vaccins, il faut aussi des bras, des infrastructures, parce que là quand même les vaccins vont arriver en masse, on est sept millions de vaccinés, mais l’objectif c’est 20 millions mi-mai, pour la France, et 30 millions en juin. On a la logistique derrière qui s’est débloquée de ce point de vue-là ?

Sophie Orange
Alors, ça se met en place. Pour avoir quelques ordres de grandeur, en ce moment, on vaccine péniblement, en moyenne, dans un centre de vaccination, 500 personnes par jour. L’objectif dans ces fameux vaccino-dromes ce sont 1 000 à 2 000 vaccinations par jour. Pour cela, il faut effectivement de la logistique, alors on sait que l’armée, la Sécurité Civile, la Croix-Rouge sont en train de monter ces méga-centres, 25 000 pompiers sont mobilisés, et puis aussi il faut des bras. Il faut des vaccinateurs donc ce matin la Haute Autorité de Santé a rendu un avis favorable pour que les dentistes, les vétérinaires, les étudiants en santé, puissent vacciner donc ça fera à peu près 252 000 personnes qui vont pouvoir, dans les semaines qui viennent, vacciner, sous la surveillance d’un médecin dans les centres de vaccination. Il faut à peu près 50 à 70 personnes pour vacciner 1 000 personnes, c’est à peu près le ratio que donne le Ministère de la Santé aujourd’hui, donc il n’y a pas une contrainte, mais en tout cas il y a un travail sur combien de personnes faut-il ? Où va-t-on les trouver ? Des personnes qui sont rémunérées, une vacation dans un centre de vaccination est rémunérée, alors ce n’est pas le même tarif en fonction de la profession, le médecin est payé 450 euros pour une demi-journée, l’infirmier un petit peu moins, mais c’est un souci de recrutement parce qu’en avril, mai, juin, pour arriver à vacciner 1à, 20, 30 millions de Français, il va falloir des bras effectivement.

Axel de Tarlé
Alors, une réduction de 70 % des hospitalisations et des décès liés au Covid, ce sont les résultats très prometteurs d’une étude sur un nouveau traitement, par anticorps monoclonaux, mais une étude qui peine à recruter des volontaires. Je vous propose de regarder ce sujet de William et Arnaud.

Intervenant 3
Lorsqu’elle est testée positive au Covid-19, Sylvie Schwartz*(00.20.00) s’inquiète. Elle également atteinte de la sclérose en plaque, ce qui augmente le risque de développer une forme grave de la maladie. Alors dès l’apparition des premiers symptômes, elle se voit proposer un tout nouveau traitement : l’injection d’anticorps monoclonaux par intraveineuse. Elle n’aura passé que deux heures à l’hôpital.

Mme Schwartz*(00.20.19)
Depuis, je n’ai pas de symptômes, je vais bien, au contraire, j’ai des anticorps maintenant. Fatiguée, c’est ma maladie qui me fatigue, autrement je pense que je suis passée, voilà, c’était bien.

Intervenant 3
Cette nouveauté thérapeutique suscite au départ quelques doutes chez son mari.

M. Schwartz*(00.20.36)
On se dit c’est expérimental, c’est une nouveauté, est-ce qu’on n’essuie pas les plâtres ? Oui, on a une certaine crainte dans une atmosphère comme où on est aujourd’hui par rapport à tous les vaccins qu’on a, avec ce souci qu’on a eu, souci ou pas, avec le vaccin AstraZeneca.
Intervenant 3
Et pourtant les anticorps monoclonaux semblent très prometteurs chez les patients traités jusqu’à présent. Ils montrent une diminution de 70 à 80 % des risques d’hospitalisation ou de décès. Alors comment fonctionne-t-il ? Par un procédé capable de stopper la progression du virus dans l’organisme, selon cet immunologiste.

Intervenante 3
On prend du sang de patients qui ont guéri d’un patient et qui on donc fait normalement des anticorps dont certains sont très efficaces pour neutraliser le virus, c’est-à-dire empêcher le virus d’infecter des cellules. Une fois qu’on a sélectionné ces anticorps, à ce moment-là, on les caractérise et on peut, à ce moment-là, les produire de façon industrielle pour ensuite être réinjectés aux patients.

Intervenant 3
Plus de 80 hôpitaux en France ont déjà reçu des doses de ce traitement, comme ici à Strasbourg. Au sein de l’unité Covid, des salles ont été aménagées pour accueillir les patients.

Intervenant 4
Ils reçoivent leur traitement pendant une heure, ils sont surveillés pendant une heure et ils partent. On a deux pièces comme ça qui permettent de traiter potentiellement jusqu’à une dizaine de malades par jour sans problème.

Intervenant 3
Mais jusqu’à présent, très peu de malades en ont bénéficié. Le défi ? Trouver les patients éligibles à temps, ceux qui ont développé des symptômes depuis moins cinq jours et dont le système immunitaire est déprimé, c’est-à-dire affaibli.

Intervenant 5
Nos patients qui sont fragiles, comme le diabète, l’hypertension l’insuffisance cardiaque et aussi des patients, quel que soit l’âge, qui ont ce facteur de dépression sévère, des patients qui ont des chimiothérapies. On a déjà traité un jeune patient avec un cancer ou des patients qui ont, par exemple, une sclérose en plaques et qui ont reçu des traitements qui fragilisent beaucoup l’immunité.

Intervenant 3
Des anticorps monoclonaux produits par deux grands laboratoires pharmaceutiques. Ils ont obtenu, il y a deux semaines, une autorisation temporaire d’utilisation et sont en quelque sorte en phase d’évaluation.

Intervenant 6
Effectivement, leur utilisation peut amener des bénéfices assez considérables pour réduire l’utilisation notamment de la ressource hospitalière et donc permettre de réduire considérablement la tension qui existe aujourd’hui dans le système de soins. Je voudrais simplement ajouter que ça ne se substitue pas à la vaccination. La vaccination reste la clé de voûte de la réponse thérapeutique, enfin dans ce cas-là prophylactique à la menace du Covid-19.

Intervenant 3
Un outil supplémentaire dans la lutte contre l’épidémie dont le prix oscille entre 1 000 et 2 000 euros par dose, ce qui reste moins cher qu’un séjour en réanimation.

Axel de Tarlé
Question de téléspectateur, Sophie Orange, pourquoi ne parle-t-on jamais des traitements anti-Covid ? Certains semblent prometteurs.

Sophie Orange
D’abord, parce qu’il n’y en a pas beaucoup, voilà, c’est sûr. Alors ces traitements par anticorps monoclonaux, effectivement, c’est une phase d’expérimentation, pour le moment, sur des patients à mauvais pronostic, à partir du moment où ils sont testés positifs, alors ça coûte cher, mais effectivement 1 200 euros l’injection par rapport à une journée en réanimation, c’est 3 000 euros. Après, les traitements anti-Covid, on les utilise quand même et ils ont montré leur efficacité à une phase un peu plus tardive du développement de la maladie. Par exemple, les corticoïdes, sont aujourd’hui utilisés, les anticoagulants, mais là ce sont des personnes qui sont hospitalisées, sous oxygène, ce ne sont plus du tout les mêmes profils de patients, mais c’est sûr qu’autant on a trouvé un vaccin en quelques mois, autant le traitement anti-Covid on ne l’a pas trouvé. On utilise des molécules existantes, avec des stratégies, quasiment à la demi-journée près, pour essayer d’utiliser tel traitement plutôt qu’un autre. C’est plutôt ça sur le niveau traitement, effectivement, exploit sur les vaccins, mais pour les traitements c’est plus compliqué.

Axel de Tarlé
Professeur Amouyel, ce matin, Élisabeth Borne a révélé dans Aujourd’hui en France qu’elle avait été atteinte du variant Sud-Africain, qui est assez rare en France. Est-ce qu’il faut s’inquiéter de l’apparition d’u nouveau variant, qui apparaîtrait, je ne sais pas, à l’automne, contre lesquels nos vaccins, qu’on administre en ce moment, seraient inefficaces ?

Philippe Amouyel
Oui, il faut s’en inquiéter et surtout que ce genre de variants prolifèrent lorsqu’en particulier l’épidémie et la transmission est à un niveau très élevé comme actuellement en France, donc c’est aussi un enjeu essentiel de diminuer cette contamination pour éviter la prolifération de ces nouveaux variants. On a eu l’exemple de ce fameux variant breton. Il a une particularité, c’est qu’on ne le détecte pas, on l’a détecté par séquençage systématique, ça veut dire que quelqu’un qui vient pour un rhume, « vous n’avez pas le Covid », il s’en va et c’est un piège même s’il n’est pas plus transmissible. On va avoir des variants qui vont apparaître, on ne sait pas s’ils seront graves, la seule façon de lutter contre c’est de vacciner massivement, et de réduire le niveau de circulation en faisant un dépistage massif. On va peut-être confiner, ou pas confiner, mais qu’on dépiste les gens, qu’on sorte les porteurs asymptomatiques et qu’on les isole. C’est comme ça qu’on va baisser ce qu’on appelle le coefficient de reproduction et du coup la réplication de ces virus.

Axel de Tarlé
Un mot sur ces traitements dont on parle, est-ce que pour vous, c’est une piste intéressante ou bien non, on a ces vaccins miraculeux qui nous sont tombés du ciel, il faut clairement mettre le paquet là-dessus ?

Philippe Amouyel
Ce n’est pas la même chose, les deux sont complémentaires. Là, on a un traitement du virus au moment de l’infection en particulier chez des gens qui ont du mal à se défendre donc on prend des personnes qui sont à risque, et il faut le donner tôt pour stopper l’infection avant, donc en fait on aide les gens, on fait comme si on apportait les anticorps qu’on va développer avec les vaccins. Ensuite, les vaccins sont une autre stratégie. D’un côté on parle d’immunité passive et d’immunité active avec le vaccin, donc l’un sert à traiter l’autre sert à prévenir et à protéger, mais ils le font par le même mécanisme à des moments différents.

Axel de Tarlé
Voilà, en tout cas on est bluffés par les progrès de la science. On le disait, le patron de Moderna, que cette technologie de ARN Messager, demain on pourra l’appliquer, pourquoi pas, vaincre des cancers, le Sida, des maladies comme ça ?

Nicolas Bouzou
Exactement, ça commence. Il faut bien comprendre que ce sont des technologies qui préexistaient à la crise, l’ARN Messager ça fait dix ans qu’il y a des essais cliniques avec des médicaments à base d’ARN Messager, mais c’est le grand paradoxe de la période, mais c’est toujours comme ça dans l’histoire de l’innovation. Cette crise, qui est la crise sanitaire la plus grave depuis 100 ans, elle va déboucher sur des progrès absolument extraordinaires dans le domaine de la santé, parce qu’on a eu la preuve avec cette crise terrible que les vaccins ARN Messager, maintenant on le sait, sont sans doute les plus sûrs et les plus efficaces de toute l’histoire de vaccins. On pensait que ça pouvait être le cas, mais maintenant on en est sûrs. Ces entreprises qui produisent ces vaccins ARN Messager, vous avez cité Moderna, mais on peut citer BioNTech, une entreprise allemande qui va sortir un vaccin très bientôt, **(00.27.37) dont on va peut-être disposer en France, ces entreprises, en ce moment, elles attirent énormément de capitaux. Beaucoup sont cotées en bourse, malheureusement en général aux États-Unis, sur le Nasdaq, mais elles attirent énormément de capitaux. Ça veut dire que pour développer les médicaments à base d’ARN Messager contre les maladies cardiovasculaires, contre les maladies infectieuses, contre les cancers, vous avez tout à fait raison, il y a des essais cliniques aujourd’hui pour des vaccins dits thérapeutiques, ce n’est pas préventif malheureusement avec le cancer, mais des vaccins qui diminuent les tumeurs. Il y a aujourd’hui des effets thérapeutiques. Tout ceci accélère considérablement en ce moment parce qu’avec cette crise on voit que l’ARN Messager ça marche très bien, ce sont de nouvelles technologies et en plus ces entreprises attirent les financements comme jamais elles n’ont été capables d’attirer.

Axel de Tarlé
La science accélère dans les crises.

Sophie Orange
Juste un mot parce que j’ai parlé tout à l’heure du retour du politique, c’est aussi le retour de l’industrie, parce que bien évidemment là on s’est aperçus que l’industrie pharmaceutique n’était peut-être pas une autre industrie comme les autres, mais il y en a d’autres et j’espère que cette leçon-là sur notre industrie pharmaceutique donnera des leçons pour d’autres secteurs. On pense notamment à l’industrie de la défense, où la France est en train de beaucoup se faire voler de pépites, de faire des transferts de connaissances, etc. On le voit, tout ce qu’on a pensé dans un temps post historique, sans guerre, sans grandes tensions, sans épidémies, sans pandémies, il faut le revoir désormais à l’aune des choses terribles peuvent arriver et il faut bien penser que l’industrie peut être stratégique.

Axel de Tarlé
Professeur Amouyel, Roselyne Bachelot est vaccinée contre le Coronavirus, elle est pourtant hospitalisée. Comment explique-t-on ça ?

M. Philippe Amouyel
Elle a été vaccinée quatre jours avant son diagnostic et elle a probablement été contaminée avant sa première injection. Pour revenir quand même, ce n’est pas parce que vous avez été vaccinés, que vous ne sera pas infectés. Vous allez être infectés, mais vous allez détruite immédiatement le virus et ne pas avoir d’effets secondaires, donc pour le cas de Roselyne Bachelot, elle n’était pas vaccinée quand elle a été contaminée. Dans les autres cas, lorsque vous serez vaccinés, vous pourrez probablement être affectés par le Coronavirus, mais vous ne ferez plus du tout de forme symptomatique, à ce moment-là.

Axel de Tarlér
Sophie Orange, où en est la production du vaccin Johnson et Johnson ? C’est le quatrième vaccin qui a été autorisé par l’Union Européenne.

Sophie Orange
J’aimerais vous dire combien de doses la France, l’Europe va recevoir au mois d’avril, là encore c’est la grande bataille et c’est pour le moment l’inconnu. La franc espère 450 000 doses mi-avril, à fin avril, mais le laboratoire ne s’est pas encore engagé à 100 %, fermement, donc c’est encore un petit peu l’attente, mais c’est un vaccin intéressant puisqu’il n’y a qu’une seule dose et il est facile à transporter donc on compte beaucoup sur ce vaccin pour vacciner en masse, mais pour le moment on n’a pas d’assurance pour la livraison au mois d’avril.

Axel de Tarlé
Nicolas Bouzou, l’Europe est-elle en train de perdre la course à la vaccination ? Question de Raymond dans les Alpes de Haute-Provence.

Nicolas Bouzou
Alors, c’est rattrapable, on va rattraper puisque là on va avoir d’immenses livraisons d’ici un mois, un mois et demi, donc les Européens seront vaccinés, mais ça laissera des traces, oui, du point de vue économique, typiquement la reprise économique, j’ai l’impression d’enfoncer une porte ouverte, mais il faut quand même le répéter, la reprise économique interviendra quand on aura l’immunité, c’est aussi simple que ça, donc la reprise économique, le timing de la reprise économique, ça dépend simplement de la vaccination. Au rythme où nous sommes, on va avoir une reprise économique donc le bout du tunnel on le voit, simplement, alors qu’aux États-Unis ou au Royaume-Uni, la reprise économique commence maintenant…

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Sophie Aurenche, journaliste en charge de la crise sanitaire - RTL

Présenté par Axel de Tarlé, publié le vendredi 26 mars 2021 à 17h45, Transcription C dans l’air "Vaccins : l’Europe se rebiffe ! "

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Axel de Tarlé
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Le Monde @lemondefr · 31 mars 2021
CHRONIQUE | « Les Européens ont fini par comprendre pourquoi les Etats-Unis sont inondés de vaccins alors qu’eux, terre de laboratoires et d’usines pharmaceutiques, gèrent la pénurie. La raison tient en deux mots : l’audace et le risque. »
https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/31/les-europeens-ont-fini-par-comprendre-pourquoi-les-etats-unis-sont-inondes-de-vaccins-l-audace-et-le-risque_6075035_3232.html?utm_medium=Social&utm_source=Twitter#Echobox=1617170220
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Jean Louis @JL7508 · 30 mars 2021
"There is a huge lesson about the need for private risk-taking capitalist energy" souligne Boris Johnson au sujet du succès de la vaccination au Royaume-Uni.
Contraste saisissant avec l’étatisme et le principe de précaution qui ont mené Macron à l’échec.
https://twitter.com/i/status/1377229970003595266
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Elias Orphelin @eorphelin · 31 mars 2021
La carte du taux d’incidence par département le 22 mars et le 30 mars 2021
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Nicolas Bouzou @nbouzou · 31 mars 2021
Faire passer les brevets dans le domaine public serait une double erreur :
1.- cela ne permettrait en rien de produire des vaccins plus vite
2.- cela diminuerait la recherche des biotechs et freinerait les avancées dans le cancer, les maladies rares, les virus émergents...
https://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/nicolas-bouzou-sans-brevets-pas-d-innovation_2147413.html?utm_term=Autofeed&utm_medium=Social&utm_source=Twitter&Echobox=1616997965#xtor=CS3-5083



Pour en savoir plus :

- Covid-19 : Relocalisation et Made In France : utopie ou réalité économique ? le 09 mai 2020
- Covid-19 : Médicaments, industries... Relocaliser, c’est possible ? le 29 mai 2020
- Covid-19 : Vaccin français : Un échec, des questions le 21 janvier 2021.
- Covid-19 : « Je crois que d’ici à cet été nous aurons vaincu le virus » annonce Katalin Kariko le 29 janvier 2021
- Covid-19 : Partenaire de BioNTech pour le vaccin anti-Covid Pfizer, RD-Biotech investit 7 millions d’euros dans une usine d’ADN à Besançon le 18 février 2021
- Covid-19 : Merck crée 350 emplois en Alsace et investit 25 millions d’€ pour emballer les vaccins anti-Covid le 18 mars 2021
- Covid-19 : Conseil européen du 25 mars 2021.