Mulhouse et Strasbourg, séparées d’un peu moins de 100 kilomètres, ont décidé d’unir leurs forces pour tenter devenir une seule et même métropole "French Tech".
C’est un défi, car les deux aires urbaines n’ont pas l’habitude de travailler ensemble, malgré la création d’un pôle métropolitain fin 2011. Le numérique serait-il le facteur d’unité qui manque à ce vaste territoire traversé par le Rhin, au cœur de l’Europe ? A condition que les deux cités travaillent réellement ensemble et ne se contentent pas de simplement additionner leurs projets respectifs. C’est justement l’un des objectifs de la labellisation French Tech : créer une vraie dynamique de groupe.
Les spécialités
Strasbourg et Mulhouse disposent de spécialisations complémentaires : économie créative et e-santé à Strasbourg, e-marketing, usine intelligente et ingénierie à Mulhouse.
Le sud de l’Alsace perpétue sa riche histoire dans le textile et invente les tissus de demain. 20 entreprises composent le pôle Textile Alsace. Le véhicule du futur s’invente aussi dans la région, sous l’impulsion de l’usine PSA de Mulhouse et de ses sous-traitants.
Strasbourg et Mulhouse veulent profiter de l’aura de leur voisin Karlsruhe, quatrième pôle TIC européen.
Les chiffres clés
Le numérique, sur le territoire de la French Tech Alsace, c’est 3 149 entreprises et 13 735 salariés.
Les entreprises motrices
A côté des plus gros employeurs numériques du territoire (Ricoh Industrie France, Alcatel-Lucent, Sony Europe, Euro-Information Développement - filiale du Crédit Mutuel/CIC - Bouygues Telecom et Orange, se trouvent des start-up prometteuses : les champions locaux se nomment DiValto et Kimoce (tous deux éditeurs de logiciels), Entela (spécialiste de solutions IP), Systancia (éditeurs de logiciels de solution de virtualisation de postes de travail).
Le quartier numérique
Chaque ville est porteuse d’une création d’un nouveau lieu de référence pour le numérique. A Mulhouse, c’est le "Km0" dans le nouveau quartier de la Fonderie implanté sur une friche industrielle, celle de la SACM (Société alsacienne de construction mécanique, constructeur de machines-outils et de locomotives exportées dans le monde entier). Les bâtiments 23 et 24 seront entièrement dédiés à l’économie numérique. Ce type de structure sera répliqué à Bâle (Suisse) et Fribourg (Allemagne).
A Strasbourg, le bâtiment totem est le Shadok, une "fabrique du numérique" dédiée à l’expérimentation, qui s’installera en 2015 dans l’entrepôt Seegmuller sur la presqu’île Malraux. Des activités "hors les murs" sont proposées en avant-goût durant cette année 2014.
Les événements
L’Alsace s’appuie sur de nombreux événements digitaux : le Start-up Week-End, le Digital Health Camp (un hackathon pour stimuler l’innovation en santé), l’EdgeFest (festival des communautés numériques à Strasbourg) ou encore l’eRep Day.
Le logo
Ce ne sont pas les symboles qui manquent en Alsace. Après avoir envisagé de choisir la cigogne comme emblème, la French Tech locale s’est finalement rangée derrière un autre élément distinctif : la coiffe alsacienne, dont est affublé le fameux coq rose en origami de la French Tech. Petit bonus : le "A" de "’ReAdy to go" est stylisé et ressemble à l’une des spécialités locales, le bretzel. C’est aussi une référence au logo de la communauté d’agglomération Mulhouse Alsace Agglomération (M2A).
La com’
En organisant deux soirées de lancement simultanées dans les deux villes le 12 juin dernier, Strasbourg et Mulhouse n’ont pas vraiment lancé un signal d’unité. Tout le travail de communication consistera donc à fédérer les énergies autour de la candidature alsacienne, à donner corps à cette eurométropole grâce au numérique.
Sylvain Arnulf
@SRNLF
Publié par Sylvain Arnulf le 02 septembre 2014 dans www.usine-digitale.fr
-
- Christophe Perih, directeur de la French Tech Alsace, Manuel Valls, premier Ministre , 3 business leaders, Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, Myriam El Kohmri ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et Jean Rottner maire de Mulhouse
Pour en savoir plus :
Le 27 novembre 2013 Fleur Pellerin annonce la création de La French Tech, label de mobilisation et promotion des écosystèmes numériques français
14 février 2014, Fleur Pellerin ambitionne de bâtir la "start-up Republique"
Le 12 novembre 2014 : après Paris, Axelle Lemaire labellise neuf "métropoles French Tech"
Le 24 juin 2015, Axelle Lemaire labellise "quatre métropoles French Tech" et nomme quatre territoires "écosystèmes thématiques" depuis New York
Tour de France de la French Tech : l’Alsace, comme un coq en pâte en septembre 2014
Janvier 2016 : Bienvenue à Christophe Perih, directeur de la French Tech Alsace
La French Tech Alsace a accueilli Guillaume Hert, son coordinateur, le 15 mars 2017 !
Elisabeth Lecq rejoint la French Tech Alsace le 03 avril 2017
Anastasia Grabarz, nouvelle co-référente #HealthTech de la French Tech Alsace
Guillaume Facchi, Monsieur #Healthtech
Nomination du Secrétaire National du réseau #HealthTech : Guillaume FACCHI le 23 novembre 2016 à Paris-Bercy
French Tech, CES, relations startups - grands groupes... Mounir Mahjoubi fait le bilan le 12 décembre 2017
La French Tech Alsace prend son envol le 07 decembre 2018 !
Les bâtiments totem de la French Tech
Le KM0 à Mulhouse rapproche les mondes de l’industrie et du numérique en février 2020