Discrète comme une prothèse d’épaule, la société Wright s’est depuis longtemps fait un nom dans les hôpitaux. L’ex-Tornier, implanté à Montbonnot-Saint-Martin, qui a fusionné avec Wright Medical et pris son nom en 2015, est reconnu pour ses innovations sur les « extrémités supérieures » – épaule, coude, main, poignet – qu’il exporte depuis son nouvel entrepôt inauguré l’automne dernier pour faire face à la demande.
« Le marché est très concurrentiel et difficile à cause des réglementations médicales de chaque pays. Il faut attendre jusqu’à trois ans aux États-Unis pour commercialiser un nouveau produit. Mais, avec 12 % de croissance en 2018, cela ne nous empêche pas de viser la première place mondiale », explique Franck Garaud, directeur général de Wright France, qui a embauché 40 nouveaux collaborateurs l’an passé.
Développant ses prothèses depuis les années 1950 avec des chirurgiens de renom, Tornier a grandi au rythme de ses découvertes : premières prothèses de hanche dans les années 1960, puis de genou vingt ans plus tard.
Dans les années 1990, c’est la commercialisation de sa prothèse d’épaule anatomique qui va lui ouvrir les portes du marché américain et la rendre incontournable à l’international.
La société familiale est rachetée en 2006 par un fonds d’investissement et sa fusion récente avec Wright – spécialisé dans les prothèses pour « extrémités inférieures » – en fait un groupe complet.
Innover sur les implants...
« Les deux entités, de taille équivalente en chiffre d’affaires, avec chacune des filiales à l’étranger, sont très complémentaires », précise Franck Garaud. Et elles ont un objectif commun : continuer à innover sur les implants adaptés à l’anatomie des patients. « L’impression 3D, que nous avons les premiers à utiliser, est une technologie qui a bouleversé les outils de production. Tous les fabricants s’y sont mis après nous ! », poursuit-il.
En parallèle, Wright a acquis fin 2017 la société Imascap qui propose des solutions informatiques pour la pose de prothèses. Reproduisant l’environnement articulaire du patient en 3D, les logiciels Imascap sont une aide précieuse pour prévoir les gestes des chirurgiens et l’impact de la chirurgie sur une épaule, par exemple.
Un nouvel élément à ajouter à la boîte à outils que Wright conçoit pour les médecins utilisant ses produits, en plus des formations proposées chaque année.
« Nos acheteurs sont les hôpitaux, mais nos interlocuteurs, ce sont les chirurgiens, note Frank Garaud. C’est important de leur proposer toujours plus de services. »
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- Franck Garaud, directeur général de Wright France
Des prothèses de haute précision imprimées en 3D
Wright a été un pionnier de l’impression 3D de prothèses orthopédiques. À Montbonnot-Saint-Martin, six machines produisent des pièces sur la base de fusion laser de couches de poudre de métal (photo).
Une technologie qui en fait des produits uniques, personnalisés, toujours plus proches de l’anatomie humaine.
Auparavant conçues à partir d’une barre de métal, les prothèses Wright sont aussi conçues en Pyrocarbone. Ce matériau, fabriqué sur le site de Wright de la Presqu’île scientifique de Grenoble, a en effet des propriétés élastiques proches de l’os qui rendent les prothèses de coude, de main ou de poignet moins contraignantes pour les patients.
Wright en chiffres
Création : 1950
Effectifs : 3 000 dans le monde, dont plus de 400 salariés à Montbonnot-Saint-Martin et 15 à Grenoble.
CA groupe 2017 : 665,6 millions d’euros
Sites : Montbonnot-Saint-Martin, Grenoble, Lyon et Nogent en France, Macroom en Irlande et Memphis aux États-Unis
421 000 pièces produites en France
Publié par Frédéric Baert le 03 mars 2019 dans http://iseremag.fr/
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