Pourquoi la numérisation des données de santé est bénéfique pour les patients et les professionnels depuis le 16 juillet 2019 En 2022, tous les Français auront accès à leurs données de santé via un espace numérique.

, dans le réseau de Christelle Ayache

Accéder à l’ensemble des données de santé permet aux professionnels de mieux comprendre, prévenir et traiter les maladies et de personnaliser de plus en plus les traitements. De leur côté, les patients se sentent plus autonomes puisque l’accès à ces données leur permet de prendre des décisions plus éclairées, explique Mohit Joshi, president et head of Banking, Financial Services & Insurance (BFSI), Healthcare and Life Sciences.

Internet regorge de renseignements médicaux et de d’astuces pour le bien-être qui peuvent être à la fois bénéfiques et nuisibles. Google est le premier point de contact pour une grande majorité de personnes pour tout problème de santé, leur permettant d’avoir une conversation informée avec leur médecin. Au Royaume-Uni, la nouvelle récente du partenariat d’Amazon Alexa avec le NHS pour fournir aux utilisateurs des conseils de santé à assistance vocale est un pas de plus vers la prise en charge croissante de leur santé par les consommateurs eux-mêmes. En France, la Loi Santé poussée par Agnès Buzyn a été votée à l’Assemblée. Fin du « numerus clausus », « hôpitaux de proximité », régularisation des médecins étrangers… Par un ultime vote au Sénat, le Parlement a définitivement adopté, le mardi 16 juillet 2019, le projet de loi sur la santé d’Agnès Buzyn. Ainsi, d’ici 2022, tous les Français auront accès à leurs données de santé via un espace numérique.

Il n’est pas possible d’inverser la tendance des consommateurs à se tourner vers Internet pour obtenir des conseils en matière de santé, mais il est possible de rendre cette action plus significative et moins préjudiciable. Au lieu d’essayer d’appliquer des conseils génériques sur le Web à nos symptômes, les consommateurs se doivent d’être éduqués pour éviter les autodiagnostics effrayants. Avec «  Ma Santé 2022 », la France fait preuve d’initiatives pour dématérialiser le système de santé. Cette approche plus personnelle et axée sur les données permettra aux professionnels de gagner un temps considérable dans la prise en charge patients et d’établir de meilleurs diagnostics grâce au passif de santé.

Disposer des bonnes données dans le bon contexte aide les professionnels à mieux comprendre, prévenir et traiter les maladies. Les utilisateurs se sentent plus autonomes lorsqu’ils ont plus de contrôle sur leurs données au même endroit et que le traitement devient un processus mieux coordonné. Actuellement, les soins de santé sont encombrants en ce sens qu’ils donnent aux patients un aperçu des données qui les concernent.

La confiance est un élément vital de la satisfaction des patients et des progrès peuvent être réalisés dans l’utilisation des données par le secteur de la santé. C’est notamment devenu une ambition européenne. Actuellement, 81 % de la population française fait confiance aux professionnels et établissements de santé tout comme pour 79% des européens. La vérité est que les patients auront plus confiance dans les traitements qu’ils reçoivent si les prestataires sont capables de "montrer leur fonctionnement". Cela signifie qu’il faut emmener les clients en voyage, pas seulement leur montrer la destination. Les données sont la clé qui aidera les fournisseurs à le faire. L’avenir des données sur les soins de santé le permet.

L’ère de la médecine de précision

L’ensemble de ces données est le catalyseur de traitements meilleurs et plus spécifiques qui permettent de mettre au pâturage des traitements génériques prêts à l’emploi. Une meilleure utilisation des données signifie des traitements personnalisés basés sur le corps du patient. À l’avenir, on s’en remettra moins à l’intuition des médecins et on mettra davantage l’accent sur des paramètres éprouvés.

Le terme médecine de précision peut donner naissance à des idées de traitements uniques pour chaque patient. Cependant, on constate une plus grande efficacité à placer les patients dans des sous-groupes en fonction des caractéristiques qui prédisent l’efficacité du traitement. Et bien qu’il y ait tant de potentiel à trouver dans cette approche de la médecine, il y a encore des obstacles à surmonter avant qu’elle ne soit largement utilisée. Tout d’abord, il faut beaucoup de temps pour analyser les données sur la population et créer les sous-groupes pour lesquels un plan de traitement peut être appliqué et évalué. Pour chaque groupe, des données doivent être recueillies auprès de milliers de patients, ce qui représente une entreprise colossale. Dans le même ordre d’idées, nous avons également besoin que l’industrie joue bien son rôle les uns avec les autres, au point de partager les données pour le plus grand bien des patients. Tout cela s’appuie sur un cadre réglementaire qui le permet.

La transparence en matière de données est une bonne chose. Elle aide les patients à prendre des décisions éclairées, renforce la confiance dans l’industrie et leur donne les moyens de disposer d’informations sur eux-mêmes. Les patients informés prennent des décisions rationnelles concernant leur propre bien-être et les traitements fondés sur les données sont plus efficaces. Il est donc dans l’intérêt de tous de mettre les données au premier plan. Les données ne sont pas actuellement un atout facile à analyser d’une manière qui réponde aux besoins de l’industrie, mais avec l’engagement des professionnels du secteur, il est possible de faire entrer la santé dans une nouvelle ère. Le pouvoir est ainsi à la fois dans les mains des patients et des praticiens. Ce sont les données et la coopération autour de ces données qui permettront d’aller de l’avant.

Les avis d’experts sont publiés sous l’entière responsabilité de leurs auteurs et n’engagent en rien la rédaction de l’Usine Digitale.

Publié par Mohit Joshi le 29 juillet 2019 dans https://www.usine-digitale.fr


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