« Le but du Snitem est de est de raccourcir les délais de mise sur le marché » Créer un écosystème plus porteur pour l’innovation

, dans le réseau de Armelle Graciet

Dans le cadre de la 4e édition de la journée Start-up innovantes du dispositif médical, Stéphane Regnault, Président du Snitem et Président de Vygon a répondu aux questions de la Tribune.

Quel est le rôle du Snitem dans l’écosystème du dispositif médical ?

D’abord, nous avons un rôle fédérateur, au sein d’une industrie, celle du dispositif médical, très diversifiée, et faite aussi bien de grands groupes que de petites entreprises, de sociétés françaises et étrangères, et qui offrent une gamme de produits très large. Ensuite, notre rôle est d’assister nos affiliés, qui doivent faire face à un environnement réglementaire et administratif très complexe. Et enfin, nous représentons l’industrie auprès des autres intervenants et en particulier auprès des autorités. A cet égard, s’il y a bien une volonté de changement de la part des autorités et un désir affiché d’aider les entreprises du secteur qui veulent innover, se développer, embaucher et créer de la richesse, la concrétisation de cette volonté est plus difficile.

Pourquoi ces difficultés ?

Tout simplement parce que le secteur de la santé repose sur une organisation complexe, avec des processus lourds avant la mise sur le marché d’innovations, qui revêtent bien sûr des aspects de sécurité et de fiabilité, mais aussi une dimension financière. Dans bien des cas, l’usage d’un nouveau dispositif médical implique un acte, de la part d’un professionnel, médecin ou autre, et avec cet acte surgit la question de son financement. Bref, dans la plupart des cas, avec ces processus lents et complexes, associés à une certaine déconnexion entre secteurs de l’administration, il faut plus de deux ans - et parfois dix - pour qu’un dispositif médical trouve le chemin du marché. Notre but est donc de raccourcir les délais de mise sur le marché pour faire en sorte que, d’une part, les sociétés qui innovent puissent se développer rapidement et de l’autre, que le système de santé public en profite, puisque ces dispositifs médicaux sont souvent synonymes d’avantages tant pour le patient que du point de vue de l’optimisation des dépenses pour le système de santé.

Dans ces conditions, les sociétés du secteur doivent-elles viser plus que le marché français ?

Dans la mesure où le marché du dispositif médical en France ne représente qu’environ 10% du marché mondial, les sociétés ont évidemment intérêt à se développer à l’international. Mais cela implique qu’elles soient déjà actives sur le marché français, pour une raison essentielle : les acteurs étrangers veulent, logiquement, des références. Les entreprises françaises du secteur doivent donc commencer par leur propre marché, pour se forger un historique. D’autant qu’on ne vend pas véritablement un dispositif médical, on vend avant tout une expérience, avec des praticiens. Pour l’heure, si nous avons quelques belles ETI dans le domaine du dispositif médical, nous n’avons pas de vrais leaders mondiaux. Et si les entreprises françaises ont une bonne réputation, notamment du fait de leurs innovations - la France consacre d’ailleurs des montants élevés en R&D - la référence, dans ce secteur, est de plus en plus américaine. Charge donc aux autorités de faire en sorte, comme dans d’autres secteurs, de transformer ces PME et ces ETI en leaders mondiaux, et pour cela, d’améliorer l’accès au marché, d’accroître le financement, de diminuer les taxes... Il s’agit, en somme, de créer un écosystème plus porteur pour nos affiliés.

Publié le 07 juin 2018 dans https://www.devicemed.fr/



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