Mounir Mahjoubi, secrétaire d’Etat au numérique en visite à Troyes le 23 mars 2018 Le secrétaire d’État Mounir Mahjoubi dans l’Aube pour visiter des entreprises innovantes qui associent « Santé et Numérique » au sein de la Technopole.

, dans le réseau de Alice GILBERT , Améry LAVAIRE, Jean-Michel Halm, Rachel REDON

Mounir Mahjoubi, secrétaire d’Etat au numérique a visité la Technopole et l’Université Technologique de Troyes le 23 mars 2018 pour parler e-santé et désertification médicale. Il a rencontré des élus locaux dans la Technopole à Rosières près Troyes et visité des entreprises innovantes comme « BioSerenity » et « Télémédical solutions » ou encore le Living Lab de la « silvertech » de l’Université de technologie de Troyes.


La France est un pays leader dans le domaine de la santé connectée et la Technopole de l’Aube en Champagne est un bel exemple de lieu d’innovation dans ce secteur.

L’exactitude est-elle la politesse des secrétaires d’état ? Le secrétaire d’État auprès du premier ministre en charge du numérique, Mounir Mahjoubi, est arrivé à Troyes, à la technopole de l’Aube à 9h15. Il était attendu par un parterre d’élus (trois députés de l’Aube, le sénateur Philippe Adnot, ou encore Philippe Pichery, le président du département, et son prédécesseur, pour ne citer qu’eux) et d’entrepreneurs de la Technopole.

La visite du secrétaire d’état porte principalement sur la thématique de la médecine connectée. « Il vient dans le cadre de l’action qu’il mène au sein du Comité interministériel sur la santé, et spécifiquement sur l’e-santé avec le dossier de la téléconsultation », indiquait il y a quelques jours le député Grégory Besson-Moreau.

La téléconsultation ? « C’est un projet essentiel pour les zones rurales concernées par la désertification médicale. On travaille depuis six mois sur ce dossier qui permettrait de donner un accès plus aisé aux soins en cas de déficit de médecins traitant, et ainsi éviter d’aller engorger les urgences du centre hospitalier de Troyes  », décrypte le député aubois.

Publié le 23 mars 2018 dans lest-eclair

La chaire de « silvertech » de l’Université de technologie de Troyes

La visite a débuté par l’Université de technologie de Troyes, d’abord par le living Lab. activeAging et la chaire « silvertech », en d’autres termes, les technologies liées au grand âge et à la perte d’autonomie qui y est liée. Visiblement impressionné, Mounir Mahjoubi a consacré de longues minutes à la visite du laboratoire et de l’appartement témoin, sous le guidage du sociologue Dimitri Voilmy.

Pour Mounir Mahjoubi, la « silvertech » peut « devenir un facteur compétitif » pour le pays. « Les jeunes devraient massivement s’y investir », a-t-il encore estimé. « Le potentiel du secteur est extrêmement important, le grand âge, est un nouveau risque sociétal. On vit plus longtemps, on veut vivre plus longtemps dans de bonnes conditions. »

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@mounir Innover, apprendre, créer de la valeur dans le champ des #SilverTech : à l’@UTTroyes chercheurs et entrepreneurs conçoivent les solutions de demain pour l’accompagnement et l’autonomie des personnes âgées ! @agnesbuzyn @GBessonMoreau

« MyGHT » réalisé par la société ALPIX

Il a ensuite échangé avec Philippe Blua, le directeur du centre hospitalier de Troyes, venu présenter l’application « MyGHT » réalisée par la société ALPIX. Conçu pour créer encore plus de lien entre les patients et les professionnels de santé, « MyGHT » permet aux pharmaciens hospitaliers et de ville d’échanger en toute sécurité.

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@mounir L’innovation au service du bien vieillir et de la #prévention : #telemedecine, dossier patient informatisé, partage de #donnees entre praticiens, pharmaciens et patients. Le tout pour un suivi personnalisé des personnes âgées @AubeDepartement @UTTroyes @ars_grand_est #MyGHT

« BioSerenity »

Le cortège a repris sa route, direction « BioSerenity », une start-up en plein décollage, spécialiste du tissu connecté à usage médical, et installée sur le parc de la Technopole. L’entreprise combine ingénierie de haute technologie, développement médical et analyse big data. Elle collabore par ailleurs avec des associations de patients, des centres de recherche universitaires, des hôpitaux et des industriels.

Des vêtements dotés de capteurs pour évaluer la santé d’un cœur, d’une vessie ou de neurones, avec des données directement envoyées au médecin, voilà ce que propose la startup « BioSerenity » qui compte une centaine d’employés dont une vingtaine à Troyes.

La start-up BioSerenity s’est associée Pierre Fabre va lancer dans deux ans un dispositif médical connecté. Ce co-développement converne l’accès au marché et la distribution de dispositifs médicaux connectés dans la prise en charge de l’incontinence urinaire.. En forme de sous-vêtement, le textile connecté se portera au niveau de la ceinture abdominale. La start-up BioSerenity dispose de son propre outil de production à Troyes (Aube) qui assure la fabrication du textile connecté et l’assemblage des premiers produits sur de petits volumes.

« Pour les hôpitaux, c’est un désengorgement des lits d’hôpitaux parce qu’on a un nombre d’éléments importés qui est quotidien. Donc la personne peut très bien porter le vêtement chez lui. » explique Valentine Impines, ingénieure textile « BioSerenity ».

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« Pour les hôpitaux, c’est un désengorgement des lits d’hôpitaux parce qu’on a un nombre d’éléments importés qui est quotidien. Donc la personne peut très bien porter le vêtement chez lui. » explique Valentine Impines, ingénieure textile « BioSerenity ».

C’est au moment de faire la démonstration des capteurs intégrés dans un t-shirt que l’écran de contrôle s’est figé. Pas longtemps, une seconde ou deux. Juste assez pour qu’un des dirigeants de la start-up s’explique sur le réseau ADSL insuffisant pour leurs besoins professionnels, « 4 gigas en descendant, 500 mégas en débit montant et une latence de 800 millisecondes…  » Une antenne 4G a même été installée sur le bâtiment pour contourner le problème. Mounir Mahjoubi opine, pensif, et c’est ce moment que choisissent Gérard Menuel et Bertrand Chevalier pour enfoncer le clou : « Il y a un sujet avec Orange », insistent-ils. Réponse immédiate du secrétaire d’État : tous les opérateurs ont signé de nouveaux contrats d’objectifs, avec pénalités en cas de retard, et l’objectif, c’est d’avoir du haut débit partout en 2020.

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@mounir Un vêtement connecté pour le diagnostic médical ? C’est une start up française @BioSerenity qui en est à l’origine : suivi des grossesses, des troubles du sommeil ou des maladies cardiaques, le tout en permettant de diminuer les coûts et d’améliorer le confort des patients !

« Télémédical solutions »

Une phrase répétée après la présentation par « Télémédical solutions » de leur dispositif de téléconsultation.

La santé connectée, réponse aux maux de l’hôpital, de quoi séduire un ministre. « Télémédical solution » vient de s’installer au technopôle de l’aube, l’entreprise fait dans la consultation à distance prévue avec un assistant en condition réelle. La startup ne produit pas la technologie déjà au point. Elle organise l’interface avec le médecin.

« Le patient, il a accès prés de chez lui, à une offre qui répond a son besoin du matin. Pour Jérémie Goudour Médecin Créateur de « Télémédical solution » c’est innovant parce qu’on assure la réponse. Il y a physiquement un médecin présent derrière l’écran qui est capable de répondre  ». Objectif de la startup : lancer ses expérimentations dans l’aube avant la fin de l’année 2018.

Le gouvernement, lui aussi, veut aller vite.

Mounir Mahjoubi annonce :« L’année 2018-2019 sera charnière sur ce sujet. Maintenant, le grand enjeu c’est : comment on le fait venir au plus proche des gens. Certaine fois, ce sera dans les EHPAD, certaines fois, ce sera chez le pharmacien, parfois ce sera dans la mairie, parfois ce sera dans de nouveaux lieux, parfois ce sera dans des lieux qui sont déjà des lieux de santé auquels on va rajouter la capacité de faire des consultations à distance. L’enjeu pour tous, c’est de pouvoir parler à un médecin.  ».

Reste un problème : la télémédecine impose l’internet à très haut débit, les zones rurales dans l’aube ou ailleurs en sont encore bien souvent dépourvus sauf en Haute-Marne. Parce que si « la télémédecine, c’est maintenant », il faut aussi et surtout « de bons réseaux numériques sur tout le territoire  » pour que cette télémédecine soit possible.

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Pour Mounir Mahjoubi, le secrétaire d’État chargé du numérique, la télémédecine, « c’est maintenant ». Mais pour que ce soit possible, « il faut des bons réseaux numériques sur tout le territoire ».
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@mounir La #telemedecine : une opportunité pour mettre plus d’humain au plus proche des patients sur l’ensemble du territoire et lutter contre les déserts medicaux. Avec toujours cet impératif : apporter la 4G partout ! @agnesbuzyn @J_Denormandie @GBessonMoreau @TechnopoleAube

Publié par Yann Tourbe le 23 mars 2018 dans lest-eclair


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