Hôpitaux : ces services en bonne santé Saint-Dizier : la maternité en pleine renaissance après la crise Covid

, dans le réseau de Christophe Juppin

A Saint-Dizier, la maternité relance des dispositifs suspendus en raison du Covid. A Chaumont, le plateau technique de rééducation fonctionnelle reçoit de nombreux patients.


Saint-Dizier : la maternité en pleine renaissance après la crise Covid

Après la crise de la Covid-19, la maternité du centre hospitalier de Saint-Dizier rouvre peu à peu ses portes aux visiteurs et relance différents dispositifs, mis en pause depuis 2020, qui visent à « remettre les futurs parents au cœur de la grossesse  ».

Petit à petit, les couloirs de la maternité reprennent vie. Privés de visite par la pandémie de Covid, les proches sont de nouveau autorisés à souhaiter la bienvenue au nouveau-né. Frères, sœurs, grands-parents peuvent désormais revenir dans le service. « On relance également le protocole pour les papas, qui peuvent rester dormir avec la maman et le bébé après la naissance, qui a connu un coup d’arrêt avec la crise sanitaire », souligne Mylène Gouverneur, sage-femme coordinatrice du pôle femme-enfant.

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Sandrine, Isabelle (auxiliaires de puériculture) et Florian (sage-femme), font partie des 60 personnels de la maternité.

« On remet vraiment les futurs parents au cœur de la grossesse »

Mylène Gouverneur Sage-femme coordinatrice du pôle femme-enfant
Disposant d’un service de soins intensifs de néonatalité, la maternité est classée 2b, ce qui l’autorise à pratiquer les accouchements à partir de 31 semaines. « 2b, cela veut dire que nous avons en permanence un pédiatre de garde sur place, ainsi qu’un anesthésiste et un gynécologue d’astreinte  », souligne Mylène Gouverneur.

« Une maternité vivante et attractive »

Un bon niveau qui permet à la maternité d’accueillir des patientes de quatre départements (Haute-Marne, Meuse, Marne et Aube). En 2022, 1 065 naissances ont ainsi été enregistrées. Et déjà 92 pour le mois de janvier 2023. « Nous sommes une maternité vivante et attractive », se réjouit Mylène Gouverneur.

Grâce à une équipe de six gynécologues (plus trois internes et des étudiants en médecine), cinq pédiatres, 21 sages-femmes, quatre infirmières, 17 auxiliaires de puériculture, deux secrétaires médicales, une psychologue et une assistante sociale, la maternité bragarde a mis en place différents dispositifs pour accompagner les futurs parents à l’arrivée de leur bébé.

Préparation à la parentalité et projet de naissance

Et cela commence dès la grossesse, avec les séances de préparation à la parentalité. « On a du yoga, des cours en piscine, des séances d’information et même une monitrice de portage », détaille Céline Rouyer, sage-femme coordinatrice de la maternité. « Nous avons aussi en projet des séances d’activités physiques adaptées à la maternité. »

Depuis un peu plus d’an, la maternité a également lancé le “projet de naissance”. « Les parents réfléchissent à la manière dont ils souhaitent accueillir l’enfant. Ils peuvent, par exemple, formaliser comment la patiente veut accoucher  », ajoute Céline Rouyer. «  On remet vraiment les futurs parents au cœur de la grossesse  », insiste Mylène Gouverneur.

Parmi les nouveautés de la maternité, on trouve notamment, depuis juin 2022, la prise en charge sans douleur et sans anesthésie locale de certaines pathologies par laser vaginal. Ou encore le projet d’amélioration de la salle physiologique, qui dispose d’une baignoire de relaxation, pour maîtriser les contractions de la future maman. «  On veut en faire une salle dans laquelle on ne voit pas tout de suite l’équipement médical  », complète Céline Rouyer.

Coaching parental

Après l’accouchement aussi, la maternité propose des dispositifs innovants. « La durée du séjour après l’accouchement s’est réduite petit à petit. Aujourd’hui, la sortie se fait au troisième jour  », note Mylène Gouverneur. « Depuis deux ans, nous sommes site pilote pour le dispositif CoPa, pour coaching parental. Il s’agit d’un accompagnement à domicile, par des sages-femmes libérales et une auxiliaire de puériculture. Elles vont conseiller les parents sur leur nouvelle vie et faire de la prévention des incidents domestiques. »

Considéré comme « le bébé de la maternité bragarde », ce dispositif évite aux jeunes parents de se retrouver seuls du jour au lendemain, avec leur nouveau-né. Actuellement, 70 % des patientes du Groupement hospitalier de territoire y adhèrent. « Même des parents qui ont déjà un enfant le demandent. Cela permet de les valoriser dans leurs compétences  », se réjouit Mylène Gouverneur. Prévue pour trois ans, l’expérimentation doit s’achever en fin d’année. Si le bilan est positif, le CoPa pourrait s’étendre à d’autres territoires.

P.-J. P.

pj.prieur@jhm.fr

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Céline Rouyer, Mylène Gouverneur, Asma Raslan, Pascal Mokzan veulent renforcer l’attractivité de la cité bragarde.

Une maternité attractive pour les professionnels

Depuis plusieurs années, la maternité met tout en œuvre pour attirer de nouveaux praticiens. «  Dans un contexte de pénurie, il est important d’accueillir des étudiants issus des instituts de formation des auxiliaires de puériculture et des écoles de maïeutique (qui forment les sages-femmes, Ndlr), notamment pour les stages longs de cinquième année  », se réjouit Céline Rouyer. « On participe aussi à la formation des médecins en accueillant des internes et des praticiens diplômés étrangers », ajoute Asma Raslan, gynécologue-obstétricienne, cheffe du service maternité.

«  On veut renforcer nos équipes, notamment de sages-femmes », poursuit Pascal Mokzan, directeur délégué du centre hospitalier bragard. « Pour cela, nous allons travailler sur l’accueil des nouveaux professionnels de santé. Nous réfléchissons actuellement sur une proposition de logements. » Des vidéos sont aussi en réflexion pour «  présenter le dynamisme du service et ses projets ».

Publié par Pierre-Julien Prieur dans le JHM (journal de la Haute-Marne) en page 6 du n°10393 du jeudi 16 fevrier 2023. http://www.jhm.fr

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Publié par Pierre-Julien Prieur dans le JHM (journal de la Haute-Marne) en page 6 du n°10393 du jeudi 16 fevrier 2023. http://www.jhm.fr

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Photo d’archives Julia Guinamard

Hôpital de Chaumont : plateau de rééducation toujours ouvert

Le service “Soins de suite et réadaptation” de l’hôpital de Chaumont a fermé temporairement le vendredi 3 février 2023 mais le plateau technique de rééducation fonctionnelle reste ouvert. Chaque jour, il reçoit de nombreux patients qui continuent à s’y faire soigner.

Afin de maintenir la maternité de Chaumont, l’ARS a décidé de réorganiser ses équipes, en fermant provisoirement le service “Soins de suite et réadaptation” (SSR) du centre hospitalier. Ainsi, les infirmières de ce service pourront venir renforcer la maternité, notamment la nuit, sur la partie suite de couches, à partir du 1er mars 2023. Dans les faits, le personnel est déjà en cours de formation, pendant trois semaines, afin d’être opérationnel. Le service de réadaptation de l’hôpital est donc fermé, temporairement, depuis le vendredi 3 février 2023.

Pourtant, patients et médecins généralistes font parfois la confusion avec le plateau technique de réadaptation fonctionnelle qui, lui, reste ouvert. Il est situé au rez-de-chaussée du centre hospitalier et accueille des patients en consultation externe ou en hospitalisation de jour. Le service SSR, au premier étage, permettait l’hospitalisation des patients. Les deux services travaillent habituellement ensemble car de nombreux patients en hospitalisation venaient bénéficier de soins au rez-de-chaussée de l’hôpital. Pour l’instant, ce n’est donc plus le cas.

Disciplines complémentaires au sein du service de l’hôpital

Sur le plateau technique, les usagers bénéficient de soins de spécialités diverses et complémentaires : kinésithérapie, activité physique adaptée, ergothérapie, balnéothérapie… “On leur réapprend à être autonomes. C’est notre cheval de bataille”, explique Anne-Claire Aubry, ergothérapeute.

Pour accéder aux services, ils sont envoyés par leur médecin traitant ou par un autre service de l’hôpital, en fonction de leurs pathologies et après diagnostic. “Ils entrent sur le plateau technique en fin de parcours”, explique le docteur Bogdan Dionisie, le médecin du service. Le protocole de rééducation est ensuite défini et le patient est suivi sur le plateau de l’hôpital, plusieurs fois par semaine. Chaque jour, il fait ses exercices, personnalisés en fonction de ses maux et se fait suivre régulièrement par le médecin.

Drissia, par exemple, y est suivi car elle souffre de maux de dos. Avec Anne-Claire Aubry, ergothérapeute, elle s’entraîne à porter des charges lourdes et, surtout, à faire les bons mouvements pour éviter d’éprouver de nouvelles souffrances. “Il faut que ça devienne un automatisme”, explique la professionnelle. “Je suis suivie par une très bonne équipe, à l’écoute et humaine”, apprécie la patiente. A côté d’elle, d’autres patientes de l’hôpital travaillent leur mobilité.

L’une, opérée d’une épaule, bouge son avant-bras. “Il faut que je le travaille d’abord, en passif, et dans une semaine je pourrai bouger l’épaule.” Une autre visse et dévisse ce qui ressemble à des poignées de porte sur un panneau de ferraille. Une autre femme encore améliore aussi sa motricité en passant des anneaux sur des pics en bois.

Selon les besoins, nous disposons également d’une cuisine adaptée. Elle peut monter ou descendre en fonction des capacités de l’utilisateur. On a aussi du matériel : un couteau à angle droit, un couteau-fourchette pour manger avec une seule main.” Le but : que les patients puissent être le plus autonome possible, malgré les accidents ou maladies de la vie. “Ici, ils sont acteurs de leur rééducation.” Avec la balnéothérapie qui permet des mouvements plus simples grâce à l’apesanteur, la kinésithérapie et l’activité physique adaptée, ils bénéficient de plusieurs suivis.

Laura Spaeter

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Sur le plateau technique, les patients apprennent à être autonomes.

l.spaeter@jhm.fr


Véritable atelier au cœur du service

Sylvie Grosmaire est orthoprothésiste au sein du plateau technique de rééducation fonctionnelle. Elle accueille les patients ayant besoin d’une prothèse, d’une orthèse ou d’une semelle orthopédique. Dans le service, elle dispose d’un véritable atelier où elle reçoit les patients. Après avoir pris les mesures de ce dernier, pour que tout soit réalisé sur mesure, elle les appareille de manière provisoire. Elle réalise tout sur place, à partir de matériaux bruts et avec de nouveaux outils disponibles. En trois jours, la prothèse peut être terminée.

Ensuite, l’orthoprothésiste revoit le patient. “Je lui apprend la pose, la dépose, l’entretien de l’appareillage… Le but est qu’il soit autonome quand il rentre chez lui. On suit le patient, il nous connaît et il revient s’il y a une interrogation ou un réglage à faire.” Après la mise en place provisoire, le patient pourra revenir sur place pour rencontrer une entreprise privée, de Nancy ou de Metz, et avoir sa prothèse définitive. Sylvie Grosmaire fabrique également des corsets pour tous les services de l’hôpital qui en auraient besoin. “Ça va très vite et ça désengorge les urgences car les patients, avec un tassement par exemple, sont mis en sécurité rapidement.”


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Le plateau technique de rééducation fonctionnelle propose la balnéothérapie.
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Prothèse, orthèse et semelles orthopédiques sont fabriquées sur place.
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Raphaëlle Lecomte, éducatrice d’activité physique adaptée, fait travailler ses patients.
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Le service regroupe plusieurs spécialités.
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Drissia, apprend les bons gestes pour porter des charges sans avoir le mal au dos.
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Après une opération à l’épaule, cette patiente doit d’abord travailler les muscles de ses avant-bras.
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Le service dispose aussi d’une cuisine adaptée aux pathologies.
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Christelle, au secrétariat, accueille les patients.
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Le docteur Bogdan Dionisie dirige le plateau technique de rééducation fonctionnelle.

Publié par Laura Spaeter dans le JHM (journal de la Haute-Marne) en page 10 du n°10393 du jeudi 16 fevrier 2023. http://www.jhm.fr

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Publié par Laura Spaeter dans le JHM (journal de la Haute-Marne) en page 10 du n°10393 du jeudi 16 fevrier 2023. http://www.jhm.fr
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Publié par Pierre-Julien Prieur dans le JHM (journal de la Haute-Marne) en page 6 du n°10393 du jeudi 16 fevrier 2023. http://www.jhm.fr


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