A chaque innovation jugée digne d’accompagnement par le pôle, il faut penser en termes de retombées scientifiques mais aussi de levées de fonds, de partenariats, d’organisation entrepreneuriale, de partage de propriété intellectuelle... Le tout dans un domaine d’activité précis, où les temps de développement varient sur fond de contraintes réglementaires toujours plus nombreuses.
Autant de réflexes dont Guillaume Facchi va avoir besoin : à trente-neuf ans, cet Alsacien vient d’être élu, en prime, secrétaire national de #Healthtech, un réseau dédié à la santé qu’il veut faire rayonner à l’international.
Pas de quoi lui donner le trac. Cet Obernois d’origine, grand amateur de théâtre d’improvisation, a endossé plus d’un rôle : l’ingénieur, passé par l’Insa de Strasbourg, a sillonné des industries disparates. Armé d’un DESS en microélectronique de l’université de Strasbourg, ce fils d’un militaire et d’une employée de mairie a fait ses premiers pas chez l’équipementier automobile Delphi Electronique, avant de passer... à la téléphonie chez Alcatel. Or, s’il reste en Alsace, le jeune homme, curieux, ambitieux, est très vite soucieux de ne pas rester cantonné à la technique. Grâce à un congé individuel de formation, Guillaume Facchi, aussi secret quant à sa vie privée qu’il est éloquent sur les projets qu’il soutient, décroche un master de l’EM Strasbourg Business School. Une double compétence qui le conduit à devenir consultant chez Altran puis à rejoindre Adecco : de 2007 à 2010, il recrutera, à Strasbourg, des talents en ingénierie et management pour le compte de sa filiale Experts.
Aussi, ce n’est qu’en 2010, lorsqu’il est embauché par l’ « accélérateur d’innovation " IT Link, qu’il se frotte à l’ingénierie médicale. Il fraie alors avec de grands noms de l’industrie pharmaceutique comme Bio-Rad, Lilly ou Millipore (devenu Merck). Son arrivée chez Alsace BioValley en 2014 ? Logique. « Je crois que j’ai été recruté pour mon parcours dans le privé », confie ce jeune papa, voix douce, large sourire.
Axilum Robotics, issu du laboratoire strasbourgeois ICube, est l’un des premiers projets qu’il suit. Aujourd’hui, ce robot d’assistance à la stimulation magnétique transcrânienne utilisé dans le traitement de la dépression sévère et des douleurs chroniques est employé par plusieurs acteurs de la santé dans le monde.
Chaque année, une trentaine de projets émanent d’Alsace BioValley. En moyenne, dix sont labellisés et huit financés.
Parmi ses projets phares ? Le pôle soutient l’émergence d’une filière technologique médicale sur le campus Nextmed du futur Technoparc. Industriels et start-up devraient s’y partager 30.000 mètres carrés d’ici à 2020. Car le combat de Guillaume Facchi est de longue haleine. Il s’agit de « faire de Strasbourg et du Grand Est un territoire de pointe dans le développement des technologies et des pratiques hospitalières » en fédérant tous les acteurs du domaine, explique ce dirigeant, à l’interface entre collectivités et entreprises. Une mission qui n’en finit pas de l’enthousiasmer : « C’est très intéressant d’avoir la vision de tous les acteurs d’un même projet et de les mettre autour d’une table pour développer l’innovation », détaille celui qui ne se lasse pas de côtoyer « des gens qui ont beaucoup de responsabilités » parmi les politiques comme dans l’industrie.
Chasser tous ensemble
Mais Guillaume Facchi n’a pas que l’excellence du Grand Est en ligne de mire avec le réseau #Healthtech. « Aujourd’hui, nous sommes dans une concurrence mondiale, il faut dépasser la concurrence entre les écosystèmes français », plaide-t-il. Alors que la feuille de route du réseau est en cours de finalisation, il souhaite créer des synergies entre les écosystèmes pour les valoriser selon leurs expertises. En d’autres termes : « Aller tous chasser ensemble » sous un même pavillon français pour « avoir une force de frappe nationale ». Son naturel posé et réfléchi pourrait laisser croire le contraire, mais c’est en guerrier que Guillaume Facchi compte porter les couleurs de la « healthtech française ». Sans favoritisme pour le pôle alsacien, assure-t-il. Et avec en tête ce principe de réalité : « Sur 100 start-up, 90 vont mourir et une sera la licorne de demain. » Pourvu qu’elle soit française.
Hélène David
Publié par Hélène David le 13 février 2017 dans www.lesechos.fr
Pour en savoir plus :
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Guillaume Facchi est coordinateur des programmes stratégiques de Biovalley France le 29 novembre 2020