Pour les chercheurs du centre de recherche sur le cancer Fred Hutchinson de Seattle aux Etats-Unis, cette expérience pourrait aussi ouvrir la voie au traitement de différentes maladies graves. "L’expérience consiste à diminuer de façon importante la quantité d’oxygène indispensable à la vie, en refroidissant les souris", ont-ils expliqué. "Cela équivaut à une hypothermie".
Le froid extrême préserve les neurones de la mort qui devrait rapidement survenir du fait du manque d’oxygène. C’est pour cette raison que les médecins utilisent de la glace pour les personnes victimes d’un accident vasculaire cérébral, dans l’espoir d’en réduire les séquelles. Selon les chercheurs, dans le cas d’une hémorragie, les chirurgiens disposeraient de plus de temps pour stopper une hémorragie. Mais provoquer une hypothermie est une entreprise difficile et peut prendre du temps. Du coup, les scientifiques cherchent à refroidir le corps de façon plus efficace en partant de l’intérieur pour aller vers l’extérieur.
La nouvelle expérience utilise une petite quantité de sulfure d’hydrogène, un gaz qui plonge la souris en état d’hibernation. Le sulfure d’hydrogène est un composé gazeux très toxique que l’on trouve dans les émanations des égouts. L’organisme en fabrique naturellement en petites quantités. Il participe à la régulation de la température corporelle. Après quelques minutes d’inhalation, les souris sont inconscientes. Leur température corporelle passe de 36,7 degrés Celsius à 15 degrés, et leur respiration ralentissant à un rythme inférieur à dix respirations par minute, très en dessous de la respiration normale qui est de 120/mn. La fonction métabolique diminue de 90 %, ce qui signifie que l’activité cellulaire est réduite à presque rien, réduisant ainsi le besoin en oxygène.
Au bout de six heures, de l’air frais a ensuite permis de ranimer les souris, et de ne constater aucune différence dans leur comportement ou leurs compétences en comparaison de souris n’ayant pas hiberné. La prochaine étape consistera à renouveler l’expérience sur des animaux de plus grosse taille. "Il n’est pas certain que ce qui s’est produit chez des souris puisse aussi se produire chez des animaux plus gros", reconnaît le Dr Samuel Tisherman du Safar Center for Resuscitation Research de l’Université de Pittsburgh qui estime toutefois que l’expérience est potentiellement prometteuse. Lui-même a provoqué des hypothermies chez l’animal en utilisant de l’eau salée froide.
Science
AP
Publié Mercredi, 27 avril 2005 sur https://www.rtflash.fr/
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