Axelle Lemaire le 05 janvier 2017 : « Pour soutenir la French Tech, il a fallu renverser la table »

, dans le réseau de Fleur Pellerin

Axelle Lemaire,secrétaire d’Etat en charge du Numérique, arpente jeudi 05 janvier 2017 les allées du Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas (Etats-Unis) pour défendre la French Tech.

Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat en charge du Numérique

Quel est l’enjeu du Consumer Electronics Show qui s’ouvre jeudi à Las Vegas ?

Axelle Lemaire. Avec Michel Sapin, ministre de l’Economie, nous sommes ici pour délivrer le message qu’il faudra compter avec la France pour dessiner l’économie de demain. J’en suis d’autant plus fière que, pour soutenir la French Tech, il a fallu renverser la table. Nous aurions pu dire : « Reposons-nous sur la puissance du CAC 40, il n’y a aucune raison d’aller soutenir des petits projets qui ne pèsent rien. » Ou que la gauche, c’est les salariés et les fonctionnaires ; la droite, c’est les entrepreneurs. Eh bien non ! Un jeune sur deux en France dit vouloir créer son entreprise. Cette révolution culturelle, c’est la gauche qui l’a accomplie.

Quel est le poids de la French Tech dans l’économie tricolore ?

Il est encore faible. Mais pensez qu’il y a quinze ans, l’essentiel des GAFA — Google, Amazon, Facebook, Apple — n’existaient pas ! C’étaient des start-up... Aujourd’hui, la valorisation boursière de ces entreprises équivaut à 95 % du PIB de la France. Au total, en France en 2016, 1,5 Md$ ( NDLR : 1,4 Md€ environ) a été investi dans ce secteur. Soit une croissance de 100 % par an depuis trois ans. La Banque publique d’investissement participe à hauteur de 700 M€ par an.

Que pèse-t-elle en matière d’emplois ?

Impossible de donner un chiffre précis, mais l’enjeu en termes de créations d’emplois est fondamental. Un exemple : les 35 start-up soutenues par le fonds Ambition numérique ont créé 3 000 emplois ces deux dernières années. La French Tech est composée de petites structures, mais avec des taux d’augmentation du nombre de recrutés de 50 % à 100 % par an. Le combat contre le chômage passe par cette économie.

Il y a beaucoup de start-up, mais peu de licornes (entreprise valorisée à plus de 1 Md$) en France. Pourquoi ?

Je dirais plutôt qu’il n’y en avait pas une seule il y a cinq ans et qu’il y en a de plus en plus. Mais elles ne sont pas toutes connues. Prenez OVH, à Roubaix. C’est le principal concurrent d’Amazon en Europe comme hébergeur de données. Mais qui connaît cette société ? Qui sait qu’elle a levé 250 M€ à l’automne ?

Nokia a racheté la start-up Withings, fleuron français des objets connectés. Une preuve des lacunes de la French Tech ?

Non, c’est une vision court-termiste. Eric Carreel, le fondateur de Withings, est un serial entrepreneur qui réinvestit déjà dans l’écosystème French Tech.

En 2016, Emmanuel Macron avait réalisé une sorte d’OPA sur le CES et la French Tech. Vous agace-t-il ?

La French Tech n’est pas l’affaire d’un individu. Emmanuel Macron a fait beaucoup de communication sur le sujet, mais les décisions d’arbitrage, elles, ont été collectives, et j’y ai largement pris ma part. La différence ? Je n’ai jamais cherché à personnaliser mon action, car le bilan du numérique et de l’innovation est à mettre au crédit d’un collectif gouvernemental.

Propos recueillis par Matthieu Pelloli| 05 janvier 2017, cedit photo : LP/JEAN NICHOLAS GUILLO

Publié par Matthieu Pelloli le 05 janvier 2017 dans www.leparisien.fr

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Drôle de destin que celui d’Axelle Lemaire, née à Ottawa de mère française et de père québécois. Axelle Lemaire, devenue ministre en France, secrétaire d’État chargée du Numé­rique de 2014 à 2017. (Photo : Mein-Patrick Vedrune)

L’équipe de la Mission French Tech

Pour en savoir plus :

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- 14 février 2014, Fleur Pellerin ambitionne de bâtir la "start-up Republique"
- Le 12 novembre 2014 : après Paris, Axelle Lemaire labellise neuf "métropoles French Tech"
- Le 24 juin 2015, Axelle Lemaire labellise "quatre métropoles French Tech" et nomme quatre territoires "écosystèmes thématiques" depuis New York
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